NANTERREPOEVIE

NANTERREPOEVIE

POESIE VOLCANIQUE

 

 

         Mais qu’est que c’est la poésie volcanique

                                                        D’où vient-elle la poésie volcanique

                                                        Du feu, des flammes,

                                                        Des flots qui roulent

         Vermeils, incendiaires, inexorables,

         J’imagine.

         Je te regarde exposé à tous les vents 

         Tout tressaille chez toi

         Ton souffle ton cœur

                                                        Ta fureur souterraine.

         On dirait un lion qui s’impatiente dans sa cage.

                                                        J’ai peur de cette lave profonde qui te hante.

                                                        Insensible au temps qui défile,

                                                        Tu médites inaccessible.

                        Je fonds,

                        Je brûle,

                        Je goûte,

                        Je pioche,

                        Je craque

         Devant ces images en rouge, en blanc.

         Notre vie a tremblé.

         Ne pas oublier cet immense magma

         Ne pas regarder en arrière.

        

                                                        Tu t’éveilles !

.

                                                   NICOLE  ROBERT 11 Décembre 2024

 

 

 

 


27/01/2025
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INFOS

J'ai le plaisir de vous informer que vous pourrez utiliser la salle 108 de la maison des associations

Les 2e, 4e mercredis de 19h30 à 22h30 sauf pendant les congés scolaires et les jours fériés, afin d’y

mener l’activité suivante : Atelier d’écritures et de lecture

Les mercredis : 11/25/septembre le 9 octobre, le 13/27 novembre, le 11 décembre, le 8/22 janvier

2025, le 12 février, le 12/26 mars, le 9 avril, le 14 mai, le 11/26 juin

Toutefois, je vous indique que nous pourrons être amenés ponctuellement à annuler vos créneaux.

 

 

Notre Printemps des Poètes 2025 est prévu àl'Agora, 20 rue de Stalingrad à Nanterre le jeudi 20 mars à partir de 19h30 : poésie, chansons, contes...

 


05/12/2024
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SALON DES REFUSES

Une visite au salon des Refusés – le déjeuner sur l’herbe - Manet

 

Chouette, j’ai réussi mon coup : me faire passer pour critique d’art dans ce « Salon des Refusés » ! Faut dire qu’avec ma casquette de barbouilleur, ils n’y ont rien vu. Et hop ! Une entrée gratis.

En réalité, ma vraie passion, c’est la nature. Dès potron-minet, je vagabonde dans les bois, je m’étends de longues heures sur la terre moussue et odorante, je cueille les champignons encore visqueux et récolte les baies sauvages, croquantes et juteuses.

Mais mon père a décidé que je serai peintre. Peintre en bâtiment, qu’il m’a dit, parce que ça construit dans tout Paris. Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est peintre décorateur.

Alors, quoi de mieux pour se former à la couleur que de fréquenter les expositions !

Oh ! C’est quoi, ce tableau ?

Un sous-bois avec des arbres et du feuillage à peine distincts ! En vrai, ce n’est pas comme ça. Au p’tit matin, la lumière perce doucement à travers les branches et à l’heure de midi, c’est encore plus éclatant. Où sont donc les taches de lumière ? Bizarre. Et puis cette clairière ocre, mâtinée de vert d’eau un peu saumâtre.

Ils se contentent de peu, ces bourgeois qui piqueniquent avec la dame. Et puis, elle, toute nue,  va attraper un sacré rhume, les fesses ainsi posées sur la terre humide. C’est peut-être même marécageux, ce coin, vu que l’autre dame semble faire la vaisselle au bord d’un étang glauque.

Ah ! Pas mal, la nourriture débordant du panier. Bon, les châtaignes en cette saison, ça ne va pas. Quant aux champignons, ce sont des mauvais.  Il n‘y connaît rien à la nature, ce peintre. A croire qu’il a inventé la scène, le bougre.

Bon, allons regarder les suivants…

 

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Guernica, impressions

 

Imaginez une vaste fresque en noir et blanc, fresque d’un désastre, somme  de souffrances où hommes et bêtes gisent, écartelés, violentés, hurlant sous une lumière crue qui n’épargne aucun espace du tableau.

Picasso choisit d’abord des formes simplifiées qu’il complexifie  pour mieux en saisir toutes les facettes. Il compose la scène dans des obliques et des triangles durs. Veut-il rendre compte de ce ravage sur les générations à venir par l’éparpillement de notes écrites : poèmes ? sagas ? fictions ? Pourtant, à droite et en hauteur du tableau, une fenêtre, étroit passage carré, ouvre sur une tache de ciel. Libération ?

Picasso nous assène la guerre mais aussi sa résistance et son espérance face à la folie du pouvoir absolu.

 

Détails …

Le taureau, bête puissante, fière et combative jusqu’à la mort. Le taureau ou le toréador ? Aujourd’hui, le taureau.

L’ange de la miséricorde tend sa lampe à humble lueur au-dessus des hommes meurtris. Lève-t-il une graine d’espérance ? Le dessin délicat de ces yeux rassemblés – ce sont les seuls parmi les personnages du tableau - et un bras passant progressivement de l’ombre à la lumière annoncent peut-être une croyance en la rédemption du monde ; plus sûrement, une victoire des forces de vie.

Le cheval, cet innocent ami de l’homme, sombre aussi dans le délire. Son cou se tend en un hurlement rentré, ses narines outrageusement dessinées aspirent avidement l’air chargé de sueur et de sang. Dans une souffrance extrême, sa gueule explose, abandonnant vers le néant, yeux et cerveau réduits.

Une lumière violente s’abat sur la scène de malheur. Spectateurs, ne passez pas votre chemin. Voyez, ouvrez grand les yeux et tendez l’oreille. Non, ne baissez pas le regard. Assumez le tragique de notre condition trop humaine, part maudite gisant en chaque être.

 

 

Estelle 

 

 

 


04/12/2024
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MON COEUR

MON COEUR

 

         J’ai mal à mon cœur.

                     Mais je n’y fais pas attention.

                     Il m’a déjà surpris une ou deux fois,

                     Me faisant violence, incontrôlable,

                                         Cognant,

                                         Vibrant,

                                          Palpitant,

                                          S’emballant,

         De plus en plus vite dans ma poitrine.

 

                     J’ai mal à mon cœur,

         Mais rien ne m’arrête.

                     La vie, je la croque à pleines dents,

                                          Libre de :

      Rire,

      Chanter,

      Aimer,

      Profiter,

      Vivre !

                    

          Il est beau mon cœur,

          Rouge comme une pivoine toute ébouriffée,

          Rouge comme un coquelicot champêtre,

          Rouge comme un camélia.

         

          Et je l’AIME.

                                             Et je l’effeuille :

                                           «  Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, plus que tout… »

         

                                            J’ai mal à mon cœur.

                                            Mon cœur attend, mon cœur s’attarde.

         Je veux le retenir.

         Il m’échappe.

         Mes yeux brûlent.

         Mes yeux pleurent.

         Il m’emporte. Je lui tends ma main…

                                                            

 

                                                  

Nicole ROBERT

26.04.2022

Pour Art Cœur 94

artcoeur94@gmail.com

 

 

 

 

 

 

 


04/12/2024
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LES TROIS FONTANOT

LES TROIS FONTANOT   

Trois enfants de l’immigration italienne, fuyant le fascisme,

Trois nanterriens entrés dans la résistance intérieure,

Trois FTP, Francs-tireurs et partisans, plein d’idéalisme,

Trois morts trop jeunes, 22 et 18 ans, quel malheur.   

Trois inhumés, au cimetière de Nanterre, après la Libération.

 

Trois p’tits gars emplis de bravoure, jeunes maquisards,

2 frères et un cousin, unis pour se libérer de l’ennemi en se battant :

NERONE dit René, fusillé le 27 septembre 1943 au champ de tir de Biard,

JACQUES, son frère, exécuté le 27 juin 1944 dans la forêt de Saint Sauvant,

SPARTACO dit Paul, le cousin, fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien. *

 

Leurs familles ont fui l’Italie pour une vie meilleure,

Mais le flot de l’histoire les a rattrapés et emportés.

Ils ont été traités de terroristes, ils n’aspiraient qu’à la liberté !

 

D’autres glorieux soldats sans uniformes sont tombés sans fleurs.

Hommage à tous ces connus et inconnus qui ont participé

De près ou de loin et de quelque manière que ce soit ,

A la conquête de la paix et à la délivrance de la France .

 

La rue des trois FONTANOT est un rappel constant de leur sacrifice.

 

*membre du groupe Manouchian

                                                                                                   Décembre 2023            Patricia Dalhoumi

 

 Nerone né le 20 juin 1921        Jacques né 10 novembre 1926,

 Spartaco né 17 janvier 1922              

 

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Dernière lettre

 

Le 21 février 1944

Mon cher papa,

Ma chère maman, Ma chère sœur,

Dans quelques minutes je serai parti rejoindre Nérené (son cousin Guisco Spartaco, René) , car aujourd’hui à quinze heures aura lieu mon exécution.

Mon cher -papa, je vais mourir, mais il ne faut pas que le chagrin vous abatte, toi et ma chère maman ; il faut que vous soyez forts, aussi forts que je suis en ce moment.

Ma mort n’est pas un cas extraordinaire, il faut qu’elle n’étonne personne et que personne ne me plaigne, car il en meurt tellement sur les fronts et dans les bombardements qu’il n’est pas étonnant - que moi, un soldat, je tombe aussi.

Oui, je comprends bien que ce sera dur pour, vous tous qui m’aimez, de ne plus me voir, mais encore une fois, je vous en conjure, il ne faut pas pleurer.

J’écris ces quelques lignes d’une main ferme et la mort ne me fait pas peur. J’aurais voulu vous serrer une dernière fois sur ma poitrine mais je n’en pas le temps.

Pendant toute ma captivité, j’ai souvent pensé vous, mais jamais je n’ai eu un moment de défaillance ; j’espère qu’il en sera de même pour vous.

Mes chers parents, je termine cette courte lettre en vous embrassant bien fort et en vous criant courage.

Papa, maman, sœurette, adieu

 

Spartaco

 

[Sans date]

Ma chère maman,

De tous et de toutes, je sais que ce sera toi qui souffriras le plus et c’est vers toi qu’ira ma dernière pensée. Il ne faut en vouloir à personne de ma mort, car j’ai moi-même choisi destin.

Que puis-je t’écrire, car quoique j’aie l’esprit clair je ne trouve pas mes mots ? Je m’étais engagé dans l’Armée de la Libération et je meurs quand la victoire éclate... Je vais être fusillé, tout à l’heure avec mes vingt-trois camarades.

Après la guerre, tu pourras faire valoir tes droits de pension. La prison te fera parvenir mes affaires personnelles, je garde le maillot à papa pour que le froid ne me fasse pas trembler.

Ma chère sœur, il ne faut pas trop penser à moi, ne sois pas triste ; marie-toi à un bon gars et, à tes enfants, tu parleras cet oncle qu’ils n’ont pas connu.

Mon cher papa, il faut que tu sois fort, d’ailleurs il est impossible que l’homme et la femme qui m’ont mis au monde ne soient pas forts.

Encore une fois, je vous dis adieu. Courage.

 

Votre fils Spartaco

 

 

 


04/12/2024
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