NANTERREPOEVIE

NANTERREPOEVIE

Tania DA MOTA


A CET INCONNU

  1. A cet inconnu

Un matin, en sortant du train, d'humeur un peu contrarié comme à son habitude, il avança, tête baissée et mains dans les poches.

Dans sa tête, c'était le bazar. Un vrai bordel dont il cherchait désespérément à se défaire.

Il était l'homme charmant que les femmes voulaient, que les enfants admiraient, que les hommes jalousaient.

Je ne fais pas partie de ces femmes qui le désire et le dévore du regard.

Pourtant, mon comportement changea du tout au tout.

Un peu comme l'été au temps hivernal et au vent glacial.

Un peu comme l'hiver au temps estival et au soleil tropical.

Un peu comme le méli-mélo que l'on retrouve dans une pelote de laine.

Ce changement de comportement m'agace ; il me casse les pieds pour le dire plus vulgairement.

Il m'agace car je n'en connais pas la raison et que, plus je m'approche de cet inconnu, plus je me sens ridicule au point de le bousculer.

Il reste impassible mais je sens le rouge me monter aux joues.

Cet homme est différent des autres, tant dans sa manière de marcher que dans sa manière de regarder ce qui l'environne.

Gourmande comme je suis, j'aime à dire qu'il est comme certains champignons que l'on trouve dans la forêt pour la toute première fois : on est tenté de le prendre pour mieux le découvrir ; on est tenté de le manger par curiosité, mais on préfère le laisser par peur qu'il ne soit pas de ceux qui se mangent.

Par peur qu'il soit nocif pour nous.

Cet homme est déjà loin maintenant, mais ce que je ressens me hante à présent.

 

  1. La plage de mon enfance

Ce matin, devant la maison de vacances de mon enfance, la plage m'appelle.

Elle me murmure de venir à elle, pour contempler ses ressacs, pour apprécier cette magnifique odeur du sable chaud entrant en contact avec l'eau salée et les algues.

Je m'approche.

J'escalade un grand rocher, suffisamment large pour m'allonger.

Alors je ferme les yeux et me mets à chantonner les mélodies de mon enfance, ma tirelire étant mon instrument favori -et les pièces de 2 centimes ma richesse-.

Je sens le regard d'un jeune enfant et me mets donc à chanter non plus pour moi mais pour nous.

Il m'écoute un instant et me dit : "Non ! Je hais cette chanson tout comme ta voix !".

Offensée, je me dirige vers le restaurant qui connaît toutes mes peines et dont le slogan est "chouchou est là pour vous".

J'y rencontre un homme, beau et discret.

Néanmoins, il dégage une sorte d'amertume, un peu comme les choux de Bruxelles.

Manquant d'air, je prends mon portefeuille, je laisse un léger pourboire et m'éclipse par peur d'être foudroyée par son regard.

L'air n'est plus le même.

Je suis à Paris, dans mon lit et tout cela n'était alors qu'un rêve.

 

  1. A l'aide 

Mes yeux grands ouverts,

Se sont vite refermés.

Non pas par volonté

Mais par manque de force.

Une larme en sort,

Puis deux,

Puis trois.

Ça n'en finit pas.

À l'intérieur, mon cœur est divisé

Mais il prend quand même un grand espace dans ma poitrine.

Le silence qui règne autour de moi

Accentue ce poids déjà présent.

Je reste,

Immobile,

Incapable de comprendre ce qu'il se passe

Si ce n'est que je vais mal

Et que mon corps

Crie à l'aide.

 

  1. Mon cœur préfère se taire

Rien qu'à l'idée de te perdre, mon cœur bat à la chamade et mes mains sont moites.

J'en ai la boule au ventre.

Je ne m'attendais pas à ressentir tout cela pour toi, ni même pour personne d'autres.

Le jour, quand tu n'es pas là, je pense à toi et la nuit je rêve de toi.

Tous mes sens se chamboulent rien qu'en entendant ton prénom.

Les musiques que j'écoute ne parlent que de toi, tout comme mon cœur qui ne bat que pour toi.

Un frisson, des papillons, un sourire et une joie incompréhensible me submergent de tous côtés, à l'unique idée de te savoir près de moi à certains moments de la journée.

Rien qu'à l'idée de te perdre, mon cœur préfère se taire.

 

 

 

 


04/12/2024
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